Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate

Réaction des Auberges du cœur au premier budget Leitao

Des déceptions, plusieurs inquiétudes et une mince consolation

Montréal, le 4 juin 2014 - Rarement les Auberges du cœur auront-elles attendu une lecture du budget québécois avec autant d’impatience et de craintes. Autant le dire immédiatement, nous avions raison de craindre.

La première grande attente concernait l’engagement du gouvernement précédent de rehausser de 40M$ pour cette année le financement à la mission des organismes en santé et services sociaux (52M$ pour l’ensemble du communautaire). Le budget du financement des groupes communautaires connaîtra, semble-t-il, une hausse de 2,7%, à peine le taux d’inflation.  Inutile de dire que la lutte pour le rehaussement devra non seulement se poursuivre mais s’intensifier.

Au plan de la lutte à la pauvreté, le Parti libéral du Québec s’était engagé à épargner les personnes les plus vulnérables et pourtant les crédits du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale prévoient une coupure nette de 5M$ pour l’aide aux personnes et aux familles. Comment expliquer cette baisse ? Par un retour à l’emploi ? Que non, puisqu’on prévoit en plus des coupes de 17M$ pour les mesures d’aide à l’emploi. 

On pourrait alors se dire qu’heureusement, c’est le Premier ministre lui-même qui est responsable du dossier jeunesse et que les jeunes seront ainsi mieux protégés ! Illusion ! L’aide à la jeunesse du Conseil exécutif subit une coupure de près de 17% passant de 52,3M$ à 43,7M$. Moins d’aide aux jeunes en difficulté, moins de soutien aux personnes appauvries, moins de moyens de s’en sortir.

C’est tout comme si on s’arrangeait pour rendre les personnes déjà vulnérables encore plus vulnérables puis, en investissant un peu dans le soutien aux itinérants, on prétend alors faire quelque chose pour eux. Ainsi, le gouvernement investira 8M$ supplémentaires pour la lutte à l’itinérance et poursuivra la construction de logements sociaux en ajoutant 3000 unités dont 500 pour les personnes itinérantes.  Bien mince consolation !

Il y a fort à craindre que même ces investissements s’avéreront insuffisants dans un contexte d’appauvrissement des plus pauvres, de blocage accru de l’accès à l’emploi et du maintien du sous-financement des organisations qui soutiennent les plus vulnérables. Le gouvernement ne peut s’attendre à ce que les difficultés que vivent les jeunes sans-abris ou à risque d’itinérance ne s’estompent d’elles-mêmes. Déjà en panne pour la majorité de ces jeunes, « l’ascenseur social » au Québec restera défectueux avec ce budget qui ne prévoit aucune mesure à la hauteur des défis pour prévenir et lutter contre la désaffiliation sociale des générations futures.

C’est un budget sans espoir, sans compassion, sans perspective d’avenir. Les vraies affaires de ce gouvernement se passent bien au dessus de la tête du vrai monde.

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Source : Regroupement des Auberges du cœur du Québec
Rémi Fraser, cel. 514-402-1470      Isabelle Gendreau, cel. 438-390-3985

Le Regroupement des Auberges du cœur du Québec représente 29 maisons d’hébergement communautaires pour jeunes en difficulté et sans abri ou à risque de le devenir réparties dans dix régions du Québec. Les Auberges du cœur travaillent chaque année avec 3000 jeunes âgés entre 12 et 30 ans et doivent en refuser autant, généralement faute de places.  Ces chiffres ne reflètent qu’une partie des besoins des jeunes itinérants ou à risque de le devenir pour le type d’hébergement et de soutien que nous offrons considérant les territoires où de telles ressources sont inexistantes. Au total, l’ensemble des Auberges du cœur offre plus de 300 places en maison d’hébergement et, plus de 150 autres places en appartements supervisés ou logements sociaux.

 

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