Projet de loi C-10: des jeunes contrevenants témoignent et des experts du Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire (CJM-IU) se positionnent

L'ACJQ et les directeurs provinciaux estiment que la réadaptation et la réinsertion sociale des adolescents contrevenants constituent l'approche que l'on doit privilégier et la meilleure garantie d'assurer la protection durable du public.

Loi sur la sécurité des rues et des communautés (C-10); des jeunes contrevenants témoignent et des experts du Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire (CJM-IU) se positionnent


MONTRÉAL, le 17 oct. 2011 /CNW Telbec/ - La volonté du gouvernement d'aller de l'avant avec des modifications à la LSJPA, telles que déposées le 19 septembre dans le cadre du projet de loi sur la sécurité des rues et des communautés, constitue selon l'Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ) et le Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire (CJM-IU), un recul net concernant la réadaptation et la réinsertion sociale des adolescents ayant commis des délits.

Afin d'illustrer cette réalité, le CJM-IU a tenu un point de presse ce lundi au site Cité-des-Prairies où sont hébergés de jeunes contrevenants. Madame Michèle Goyette, directrice des services spécialisés et des services aux jeunes contrevenants au CJM-IU en a profité pour réitérer la position des centres jeunesse et des directeurs provinciaux alors que quatre jeunes contrevenants étaient également présents sur la tribune pour témoigner de leur cheminement.

Julien, 16 ans, a témoigné en ces mots : « Les jeunes n'auraient pas les mêmes services en prison, ni des éducateurs pour les aider. En nous envoyant là-bas, la prison nous servirait d'école du crime, nous serions avec des criminels endurcis qui nous apprendraient à devenir des vrais criminels. » Alexandre, 17 ans a renchérit : « On a tous commis des erreurs qu'on regrette. Ce n'est pas en retrouvant notre nome écrit dans le journal qui va nous aider à ne pas recommencer les mêmes gaffes ».

Sensible et empathique à l'égard des victimes, l'ACJQ et le CJM-IU affirment que le gouvernement fait fausse route de prétendre que la protection de la société sera davantage assurée par la mise en place de mesures plus coercitives. La loi actuelle permet déjà de traiter ces situations et d'assurer la protection de la société.

L'ACJQ et les directeurs provinciaux estiment que la réadaptation et la réinsertion sociale des adolescents contrevenants constituent l'approche que l'on doit privilégier et la meilleure garantie d'assurer la protection durable du public. L'expérience du Québec le démontre bien. Plusieurs pays viennent examiner nos façons de faire. Le Québec a le taux de criminalité chez les adolescents parmi les plus bas de toutes les provinces canadiennes.

À cet égard, le Centre jeunesse de Montréal, désigné institut universitaire dans le domaine de la violence chez les jeunes depuis plus de 15 ans, contribue  à l'évolution des connaissances et de la pratique notamment par son centre d'expertise en délinquance et troubles du comportement. Plusieurs programmes et projets novateurs y sont développés dont un laboratoire social et le projet PSI-Mtl qui permettent de soutenir les jeunes à haut risque de récidive en collaboration avec les partenaires du milieu.

L'ACJQ et les directeurs provinciaux s'opposent au principe de favoriser l'application de peines pour adultes aux jeunes qui commettent des infractions graves avec violence. Il est prouvé que la dénonciation et la dissuasion sont inefficaces particulièrement auprès des adolescents. De plus, cette fausse perception de protection du public cause des préjudices à l'adolescent en compromettant sa réadaptation et sa réinsertion sociale.

Rappelons que depuis 1908, le Canada a toujours prôné la réadaptation et la réinsertion sociale des adolescents contrevenants afin d'assurer la protection durable du public alors que ce projet de loi les relègue au second rang. L'ACJQ souhaite que d'autres voix se joignent à la sienne, ainsi que le gouvernement provincial et l'opposition officielle fédérale.

Particularité québécoise, les directeurs de la protection de la jeunesse sont aussi directeurs provinciaux. Ils travaillent en centre jeunesse. Il y a un centre jeunesse par régions. L'Association des centres jeunesse du Québec est le regroupement des 16 centres jeunesse, responsables de l'application de la Loi sur la protection de la jeunesse, de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents et des dispositions législatives de l'adoption. Le Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire (CJM-IU) offre des services aux enfants, aux jeunes et aux familles qui ont connu un passé difficile. Ces enfants  et ces jeunes ont été négligés, abandonnés, victimes de violence psychologique, physique ou sexuelle. Certains ont été confrontés à la pauvreté, la violence conjugale, les problèmes de santé mentale. D'autres ont des troubles de comportement graves et, malgré les efforts de leurs parents, ils ne réussissent pas à se reprendre en main. Le CJM-IU offre également tout le soutien aux parents. La Fondation du Centre jeunesse de Montréal recueille des fonds pour développer des projets complémentaires, mais combien nécessaires au développement des enfants, des jeunes et des familles.
Renseignements :

Sources :
Association des centres jeunesse du Québec et
Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire

Information :
Jocelyne Boudreault
Agente d'information-Bureau des communications et des relations avec la communauté
Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire
514 593-3979 / 514 209-9943
www.centrejeunessedemontreal.qc.ca
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