Le post-hébergement dans les Auberges du coeur: un prolongement des pratiques d'affiliation

Les jeunes qui séjournent dans une Auberge du coeur ont souvent besoin d'un suivi après leur séjour, que ce soit pour de l'écoute, du dépannage, du soutien, de l'accompagnement, mais aussi pour venir vivre des expériences positives (soupers, activités sportives ou culturelles, participation citoyenne), de l'entraide entre les jeunes, un engagement dans sa communauté (bénévolat, participation au conseil d'administration). Dans un très grand nombre d'Auberges, au cours des dernières années, se sont développées une variété de pratiques en post-hébergement qui ont un impact incontestablement positif sur la trajectoire des jeunes.

Outre le suivi, l'accompagnement, les activités collectives, on remarque que le post-hébergement pourra se faire dans des formes variées de logement.  Les Auberges du coeur ont développé plus 150 places dans des appartements supervisés, logements transitoire ou même logements sociaux subventionnés permanents. Selon la mesure de leurs moyens, les Auberges soutiendront les jeunes là où ils se trouvent.

Cette recherche a identifié les principales caractéristiques du post-hébergement : volontariat du jeune, continuité et durée de l'aide offerte au jeune dans le temps, respect du rythme du jeune et co-construction de l'intervention en développant et renforçant son pouvoir d'agir. Les Auberges du coeur sont des points d'ancrage favorisant l'affiliation du jeune et son insertion dans la communauté, dans la société.

Les retombées du post-hébergement dans la vie des jeunes s'inscrivent dans le prolongement naturel du séjour.  Le post-hébergement influence positivement la trajectoire de vie des jeunes en permettant de renforcer les acquis et les apprentissages faits durant le séjour dans l'Auberge, en favorisant de nouveaux apprentissages dans le nouveau contexte de vie, en maintenant un sentiment d'appartenance à une communauté, en permettrant l'implication sociale.

Le post-hébergement a aussi un impact sur l'intervention en maintenant le lien avec le jeune, on maintient des points de repères, on renforce le réseau des relations (entre les jeunes, avec les intervenants, avec les partenaires) et on peut adapter l'intervention aux nouveaux aspects de la vie du jeune.

Nous espérons que cette recherche participera à une meilleure connaissance et reconnaissance de ces pratiques innovatrices qui permettent un accompagnement durable des jeunes dans la réalisation de leurs rêves et de leur projet de vie.

REMERCIEMENTS

Fruit du travail du Comité des pratiques du Regroupement des Auberges du coeur du Québec, ce rapport de recherche a été rendu possible grâce à la chercheure Elisabeth Greissler et la collaboration de la professeure Céline Bellot qui ont assuré le protocole de la recherche.  Nous remercions aussi la Société d'habitation du Québec qui a financé la recherche par son Programme de soutien aux organismes communautaires.

Nous tenons aussi à remercier le comité aviseur de la recherche qui était composée de : Sylvie Barbeau, de l’Auberge du cœur Le Tournant, Marie-France Bolduc, du Gîte Jeunesse, une Auberge du cœur, Suzanne Demers, de l’Auberge du cœur Le Baluchon, Sylvain Daneault, Auberge du cœur Roland-Gauvreau, Isabelle Dubuc, de l’Auberge du cœur l’Élan des jeunes, Sonia Langlois, de l’Auberge du cœur L’Antre-temps, Isabelle Gendreau et Tristan Ouimet-Savard, du RACQ, Réjean Sauvé, intervenant au Baluchon et Maxime Plamondon, un jeune ancien hébergé des Auberges du cœur.  

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